Les Rendez-vous littéraires
rue Cambon invitent

Siri Hustvedt

avec

Charlotte Casiraghi
et Rachel Eliza Griffiths

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La dixième édition des Rendez-vous littéraires rue Cambon s’est tenue au Metrograph Theater, à New York. CHANEL et Charlotte Casiraghi, ambassadrice et porte-parole de la Maison, ont invité l’écrivaine et essayiste Siri Hustvedt, autrice de nombreux romans et d’essais qui ont été récompensés par différents prix prestigieux, en compagnie de la romancière, poète et photographe Rachel Eliza Griffiths.

Animée par l’écrivaine et critique Erica Wagner, cette conversation consacrée à Siri Hustvedt évoque le pouvoir de la littérature, sa capacité à dépasser les frontières sociales et la relation entre auteur et lecteur. Ensemble, elles discutent également de la nature du temps et de la connexion corps-esprit, que Siri Hustvedt interroge dans son œuvre.

La conversation a été ponctuée d’une performance musicale de l’auteure-compositrice-interprète Sophie Auster, accompagnée de la pianiste Marie Davy.

Siri Hustvedt

Siri Hustvedt est une écrivaine et essayiste américaine, autrice d’un recueil de poésie, six essais, sept romans, notamment Un monde flamboyant et Souvenirs de l’avenir, ainsi que d’un ouvrage non romanesque. Elle a un doctorat de l’université de Columbia en littérature anglaise et est également chargée de cours en psychiatrie au Weill Cornel Medicine College. Un monde flamboyant a été sélectionné pour le Man Booker Prize 2014. Ses livres ont reçu de nombreux prix internationaux et ont été traduits dans plus de trente langues.

Siri Hustvedt, Un monde flamboyant, roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christine Le Boeuf, © Actes Sud, 2014.

Siri Hustvedt, Souvenirs de l'avenir, roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christine Le Boeuf, © Actes Sud, 2019.

© Cornell University. Weill Cornell Medicine.

© Booker Prize

Rachel Eliza Griffiths

Rachel Eliza Griffiths est une poétesse, artiste visuelle et autrice d’un premier roman, Promise, publié par Random House en juillet 2023. Elle a reçu le Hurston/Wright Foundation Legacy Award ainsi que le Paterson Poetry Prize, et figurait parmi la liste des finalistes pour le NAACP Image Award. Rachel Eliza Griffiths a reçu des bourses de multiples organisations comme Cave Canem Foundation, Kimbilio, Provincetown Fine Arts Work Center, Robert Rauschenberg Foundation ou Yaddo. Elle a été publiée entre autres dans The New York Times, The New Yorker et Tin House.

Rachel Eliza Griffiths, Promise, Penguin Books, 2023. Tous droits réservés.

© Penguin Random House. Tous droits réservés.

© Hurston/Wright Foundation.

© Paterson Poetry Prize. Tous droits réservés.

© NAACP Image Award. Tous droits réservés.

© Cave Canem Foundation Inc.

© Kimbilio

© Fine Arts Work Center in Provincetown. Tous droits réservés.

© 2023 Robert Rauschenberg Foundation. Tous droits réservés.

© Yaddo. Tous droits réservés.

© The New York Times Company. Tous droits réservés. Utilisé sous licence.
© The New Yorker
© Tin House

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Siri Hustvedt, l’exploration du moi

Pour l’écrivaine et essayiste Siri Hustvedt, tout a commencé avec Charles Dickens. Durant l’été 1968, alors qu’elle avait treize ans et se trouvait à Reykjavik où son père étudiait les sagas islandaises, Siri Hustvedt a eu l’occasion de lire David Copperfield, le roman le plus autobiographique de Charles Dickens. « Un soir, émue aux larmes par un passage, je ne sais plus lequel exactement, je me suis approchée de la fenêtre et me suis fait une promesse : si c’était là ce qu’un livre avait le pouvoir de susciter, alors c’était ce que je voulais faire », a-t-elle déclaré à propos de ses débuts en littérature. Cependant, et comme souvent avec cette autrice remarquable, l’histoire d’origine se révèle plus complexe qu’il n’y paraît, et si l’on creuse, une vérité plus profonde se profile.

Entre « je » et « tu »

Car ce n’est pas seulement le génie narratif de Dickens qui a saisi Siri Hustvedt. Après avoir obtenu un diplôme d’histoire à Columbia Universityl’Université de Columbia, elle a décidé d’y faire un doctorat. Dans sa thèse sur le langage et l’identité dans l’œuvre de Dickens, elle a cartographié l’espace, le flou, qui existe entre les pronoms « je » et « tu ». Siri Hustvedt a perçu comment « littérature, linguistique, philosophie, psychologie du développement et neurologie se fondent dans l’usage que fait Dickens des pronoms, comme autant de signifiants d’un moi homogène ou qui se désagrège. » Cette fascination pour la manière dont nous nous situons dans le monde, la manière dont nous créons et définissons notre moi, est le moteur d’une œuvre extraordinairement vaste et profonde. Et c’est ce qui l’a poussée à étudier la linguistique et la neurologie, faisant ainsi d’elle un être rare : une intellectuelle tout aussi à l’aise dans le domaine des sciences que dans celui des arts.

Réalité dynamique

Siri Hustvedt est née à Northfield dans le Minnesota et s’est installée à New York lorsqu’elle avait une petite vingtaine d’années. Ses parents s’étaient rencontrés à Oslo, où sa mère norvégienne fréquentait l’université et où une bourse Fullbright avait amené son père. La première langue de Siri Hustvedt, la langue de son enfance, a été le norvégien : le bilinguisme peut également proposer une version alternative du moi. Comme l’a écrit Siri Hustvedt dans « Histoires de traduction », essai publié dans le recueil Mères, pères et autres : « La traduction, plus ou moins littérale, est une forme de lecture intime qui exige une interprétation en profondeur ; après quoi il s’agit de faire des choix permanents, ce qui crée une réalité dynamique. » Cette réalité dynamique imprègne toute l’œuvre de Siri Hustvedt qui joue constamment avec ce que nous comprenons de la nature de la narration et de l’essence du moi. « Les meilleurs romans sont polyphoniques et les voix qui s’y superposent ne s’accordent pas les unes aux autres. », dit-elle. « Les Hauts de Hurle-vent, Les Frères Karamazov, et La Promenade au phare sont autant de sublimes exemples de polyphonie, de perspectives multiples qui dansent et se télescopent au sein d’une même œuvre. »

La mémoire est empreinte de fiction

Ces perspectives multiples animent toujours ses créations. Dans son premier roman, Les yeux bandés, publié aux États-Unis en 1992, Iris quitte le Middle West pour venir s’installer à New York avec très peu de moyens. Elle y rencontre quatre personnalités puissantes qui vont façonner son existence à bien des égards. Le roman résiste à la chronologie ordinaire, laissant l’identité de sa protagoniste se modeler au gré des influences sous lesquelles elle se trouve. Son roman le plus récent, Souvenirs de l’avenir — publié en 2019 — fait écho au premier. L’héroïne, SH, également originaire du Middle West, entame une nouvelle vie à Manhattan. La toute première phrase du roman évoque en outre David Copperfield : « Voici bien des années, j’ai quitté les vastes plaines du Minnesota rural pour l’île de Manhattan, en quête du héros de mon premier roman. » Iris, naturellement, c’est Siri à l’envers ; et SH possède les mêmes initiales que sa créatrice. Ainsi, dans les deux romans, comme dans d’autres œuvres de fiction de Siri Hustvedt, les trajectoires de vie des personnages ne sont pas sans ressembler à celle de l’autrice. Cependant, le lecteur ne doit pas en tirer de comparaisons hâtives. Pour commencer, Siri Hustvedt prend soin de souligner que le souvenir est faillible : « La mémoire elle-même est empreinte de fiction », m’a-t-elle rappelé au cours d’un entretien que nous avons eu voici quelques années. « Bien qu’un grand nombre de journalistes et certains critiques littéraires partent du principe que mes romans sont des autobiographies à peine voilées, ce n’est pas le cas. », a écrit Siri Hustvedt dans un essai intitulé « L’avenir de la littérature ». « Souvent, mes livres me surprennent moi-même au fur et à mesure où je les écris. Les personnages surgissent de régions inconnues et me parlent. »

D’où viennent les idées ?

Pour permettre à ses personnages de se révéler, elle se lève de bonne heure et travaille à son bureau dans la maison de grès rouge à Brooklyn qu’elle partage avec son mari depuis plus de quarante ans, l’auteur Paul Auster. Elle consacre ses après-midis à la lecture, souvent des ouvrages scientifiques sur la neurologie et la psychologie ; et depuis 2015, elle enseigne la psychologie narrative à des internes en psychiatrie à de jeunes professeurs au Weill Cornell Medicine College à New York. Elle interroge sans relâche les origines de sa créativité — et par extension, de la créativité humaine au sens large. L’origine de nos histoires est un sujet si profond que l’on peut facilement l’ignorer : mais Siri Hustvedt n’est pas du genre à renoncer. « D’où viennent les idées ? » écrit-elle. « La question du corps et de l’esprit se pose dès l’instant où une personne au fond de la salle nous demande — à moi ou à n’importe quel autre auteur — d’où viennent nos idées. Les idées se trouvent-elles dans la matière grise ? Même lorsqu’on formule cette problématique de manière parfaitement limpide, je me suis rendu compte que les lecteurs ont du mal à la saisir. Dans mon livre La femme qui tremble : une histoire de mes nerfs, je m’interroge encore et encore sur cette question à travers différents points de vue, et pourtant j’ai été sidérée de voir à quel point mes interlocuteurs, au cours des entretiens que j’ai pu avoir au sujet du livre, l’ignoraient complètement. »

Habiter l’esprit et le corps

La femme qui tremble, ouvrage publié en 2010, est un essai autobiographique pluridisciplinaire et fascinant axé sur les tremblements et les spasmes incontrôlables dont a souffert Siri Hustvedt à la suite du décès de son père, la première de ces crises s’étant déclarée alors qu’elle prononçait un discours en son honneur deux ans après sa disparition à l’université du Minnesota, où il avait enseigné durant près de quatre décennies. Le livre révèle clairement que pour Siri Hustvedt — qui a également souffert de migraines invalidantes —, l’interaction esprit-corps est tout sauf abstraite. Elle la vit, dans son moi physique : comme c’est le cas pour nous tous, si nous y prêtons attention. « Le don de Siri Hustvedt, c’est d’écrire avec une clarté exemplaire sur ce qui, par définition, n’est pas clair », a écrit feue Dame Hilary Mantel à propos de ce livre ; et l’on peut dire, en substance, la même chose de bon nombre des ouvrages de Siri Hustvedt.

L’autorité d’une femme

Le féminisme de Siri Hustvedt est étroitement lié à ce sentiment que le corps est déterminant. Un personnage de Souvenirs de l’avenir le formule sans détour : « Et rappelle-toi ceci : le monde aime les hommes puissants et hait les femmes puissantes. Je le sais. Crois-moi, je le sais. Le monde te punira, mais tu dois tenir bon. » Le personnage principal de son roman, Un monde flamboyant, est une plasticienne, Harriet Burden, qui use de pseudonymes masculins pour faire connaître son travail ; l’ouvrage a le même titre (en anglais) qu’un roman du dix-septième siècle d’une pionnière du féminisme — philosophe, scientifique et écrivaine —, Margaret Cavendish, un roman que d’aucuns considèrent comme la première œuvre de science-fiction. En 2014, le puissant Un monde flamboyant de Siri Hustvedt a été sélectionné pour le Man Booker Prize 2014.. Dans Mères, pères et autres, Siri Hustvedt se remémore un échange qu’elle a eu avec l’un de ses éditeurs européens affirmant que le roman était de toute évidence « écrit pour des femmes », et que c’était ainsi qu’il envisageait de le positionner en librairie. « Je lui ai répondu en lui expliquant que ce n’était pas le cas. Après tout, j’étais la mieux placée pour savoir ce que j’avais voulu faire. Je n’étais pas en colère contre lui. Je voulais simplement clarifier ma position et expliquer la portée ironique et la structure de mon livre. Mais au fil de nos échanges à ce propos, il s’est de plus en plus agacé et il a fini par exploser : ‘Je refuse d’être traité comme un écolier’, voilà précisément ce qu’il a dit, ce qui était très révélateur. » Elle poursuit sans ambages : « Reconnaître et affirmer l’autorité d’une femme est souvent perçu comme une manière de dénigrer ou d’effacer l’homme et son autorité. »

Art, science, croyance

L’œuvre de Siri Hustvedt réfute toute supposition facile quant à ce qui appartient aux femmes ou aux hommes ; et à ce que l’on peut appeler art ou science. Siri Hustvedt fait bouger les lignes, elle défriche, dans un style toujours élégant et captivant. Et elle a de l’espoir pour l’avenir, elle croit au changement. J’ai eu l’occasion un jour de lui demander si elle était optimiste. « Je ne fantasme pas sur un monde utopiste, » m’a-t-elle dit, « je ne pense pas, par exemple, que les femmes valent mieux que les hommes, et que si les femmes accédaient au pouvoir elles nous mèneraient vers un monde merveilleux où tout est beau et bon. Mais je me dois de croire, tout comme Virginia Woolf l’a fait en écrivant sur la sœur de Shakespeare dans Une chambre à soi, que nous sommes capables, d’une manière ou d’une autre, de tendre vers cet idéal. Je me dois d’y croire. »

Fanny Arama

Charles Dickens, David Copperfield, 1850.

Siri Hustvedt, The books of my life, © The Guardian, November 26, 2021. Traduit par CHANEL.

Siri Hustvedt, Interview with Noga Arikha, © The White Review, June 2022. Traduit par CHANEL.

© Fulbright. Tous drois réservés.

Mères, Pères et autres de Siri Hustvedt essais traduits de l’anglais (États-Unis) par Frédéric Joly © Actes Sud, 2023

Emily Brontë, Les Hauts de Hurle-Vent, 1847.

Fyodor Dostoevsky, Les Frères Karamazov, 1878.

Virginia Woolf, La Promenade au phare, 1927.

Siri Hustvedt, Les Yeux bandés, roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christine Le Bœuf © Actes Sud, 1993.

Siri Hustvedt, Souvenirs de l’avenir, roman traduit de l’anglais (États-Unis) par Christine Le Bœuf © Actes Sud, 2019.

Originally appeared in Harper’s Bazaar, © Hearst Magazines UK.Traduit par CHANEL.

© Cornell University. Weill Cornell Medicine.

Siri Hustvedt, Why one story and not another?, © Pen America, May 23, 2014. Traduit par CHANEL.

Siri Hustvedt, La femme qui tremble, Une histoire de mes nerfs, essai traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christine Le Bœuf © Actes Sud, 2010.

Review of “The Shaking Woman” by Hilary Mantel, © Guardian News & Media Ltd 2023, January 30, 2010. Traduit par CHANEL.

Siri Hustvedt, Un monde flamboyant, roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christine Le Bœuf, © Actes Sud, 2014.

© Booker Prize Foundation.

Virginia Woolf, Une Chambre à Soi, 1928.

Notice Bibliographique

Siri Hustvedt, The Blindfold,

© Sceptre, an imprint of Hodder & Stoughton Limited, 2010.

THE BLINDFOLD, Copyright

© 1992 by Siri Hustvedt Reprinted by permission of Creative Artists Agency

LES YEUX BANDÉS de Siri Hustvedt roman traduit de l’anglais (États-Unis) par Christine Le Bœuf

© ACTES SUD, 1993

Siri Hustvedt, What I Loved,

© Sceptre, an imprint of Hodder & Stoughton Limited, 2003.

Siri Hustvedt, What I Loved,

© Picador US, 2003. Tous droits réservés

WHAT I LOVED by Siri Hustvedt Copyright

© 2003 by Siri Hustvedt Reprinted by permission of Siri Hustvedt and Creative Artists Agency

TOUT CE QUE J’AIMAIS de Siri Hustvedt roman traduit de l’anglais (États-Unis) par Christine Le Bœuf

© ACTES SUD, 2003

Siri Hustvedt, The Blazing World,

© Simon & Schuster, 2014.

THE BLAZING WORLD, Copyright

© 2014 by Siri Hustvedt Reprinted by permission of Creative Artists Agency

Siri Hustvedt, Un monde flamboyant, roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christine Le Bœuf,

© Actes Sud, 2014.

Siri Hustvedt, Memories of the Future,

© Simon & Schuster, 2019.

MEMORIES OF THE FUTURE, Copyright

© 2019 by Siri Hustvedt Reprinted by permission of Creative Artists Agency

SOUVENIRS DE L’AVENIR de Siri Hustvedt roman traduit de l’anglais (États-Unis) par Christine Le Bœuf

© ACTES SUD, 2019

Siri Hustvedt, A Woman Looking at Men Looking at Women: Essays on Art, Sex, and the Mind,

© Simon & Schuster, 2017.

A WOMAN LOOKING AT MEN LOOKING AT WOMEN by Siri Hustvedt Copyright

© 2016 by Siri Hustvedt Reprinted by permission of Siri Hustvedt and Creative Artists Agency

UNE FEMME REGARDE LES HOMMES REGARDER LES FEMMES de Siri Hustvedt essai traduit de l’anglais (États-Unis) par Matthieu Dumont

© ACTES SUD, 2019

Siri Hustvedt, Mothers, Fathers, and Others,

© Simon & Schuster, 2022.

MOTHERS, FATHERS, and OTHERS, Copyright

© 2021 by Siri Hustvedt Reprinted by permission of Creative Artists Agency

MÈRES, PÈRES ET AUTRES de Siri Hustvedt essais traduits de l’anglais (États-Unis) par Frédéric Joly

© ACTES SUD, 2023

Siri Hustvedt, The Shaking Woman or A History of My Nerves, Copyright

© 2009 by Siri Hustvedt.

THE SHAKING WOMAN or A HISTORY OF MY NERVES, Copyright © 2009 by Siri Hustvedt

Reprinted by permission of Creative Artists Agency

LA FEMME QUI TREMBLE. Une histoire de mes nerfs de Siri Hustvedt, essai traduit de l’anglais (États-Unis) par Christine Le Bœuf

© ACTES SUD, 2010

Rachel Eliza Griffiths, PROMISE,

© Rachel Eliza Griffiths, Random House, 2023.

© Royal Crown Cola. Tous droits réservés.

Rachel Eliza Griffiths in Cover reveal: See the cover for Rachel Eliza Griffiths’s Promise,

© LITHUB, February 23, 2023.

© LITHUB.

Sophie Auster - Hey, Girlfriend

© Sophie Auster, Nick Block, 2022.

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